Jean Didagbé à propos de l’utilisation du charbon de bois, du gaz naturel ou de l'électricité : « Chaque élément a son impact sur l’environnement et le climat… »

22 août 2024

Avec l’essor du gaz naturel comme alternative au charbon de bois, les ménages modifient progressivement leurs habitudes énergétiques. Cette transition, saluée pour ses avantages pratiques, soulève néanmoins des questions cruciales sur les conséquences environnementales. Jean DIDAGBE, environnementaliste, met en lumière les enjeux écologiques majeurs liés à l’utilisation de ces différentes sources d’énergie.

Quels sont les impacts environnementaux du charbon de bois ?
Quand on parle de charbon local, cela renvoie tout de suite à son origine, à la façon dont il est fabriqué. Une chose est d’utiliser et l’autre chose aussi est de connaitre son origine. Sa source, ce sont les arbres. Quand on s’en rend compte, on se demande s’il faut arrêter l’utilisation de ce charbon parce que nous savons tous l’importance d’un seul arbre dans la vie d’un homme. Nous savons combien il est important d’avoir au moins un arbre ou une espèce végétale chez soi. Donc, l’impact direct ou indirect est grand. Lorsqu’on parle d’arbres coupés, il ne s’agit pas d’un ou de deux arbres, il s’agit de plusieurs arbres. C’est-à-dire que, sur une surface donnée, on peut décider de couper une dizaine ou une centaine d’arbres. Même quand vous coupez un seul arbre, c’est déjà le processus de la déforestation qui est enclenché. Et aujourd’hui, quand on parle de la déforestation, tout le monde sait que c’est d’actualité. On note déjà dans le monde entier la déforestation, à commencer déjà par la disparition de certaines espèces animales. Quand l’habitat et les produits végétaux des espèces animales n’existent plus, elles ne peuvent pas rester dans ce milieu. Quand tel ou tel arbre est coupé, l’espèce animale ne peut plus vivre dans ce milieu. Donc, quand on dit déforestation, c’est également cela l’impact. Au-delà de ça, la déforestation entraîne également l’inondation puisque les arbres permettent de maintenir tout ce qui est couche superficielle de la terre. Donc, les arbres permettent d’éviter l’érosion. Lorsque nous coupons les arbres, cela provoque l’érosion. Si nous sommes dans une région où il y a présence d’eau ou de plan d’eau, cette érosion peut provoquer l’inondation. On va constater l’évolution du niveau de l’eau et la terre commence par s’effriter de façon progressive, car il n’y a plus rien comme élément pour maintenir cette terre. Donc, de façon progressive, la déforestation est à l’origine de l’érosion et de l’inondation. J’avais parlé d’impact direct et indirect. Quand nous finissons avec les impacts de la déforestation, nous allons comprendre que les arbres contribuent également au cycle de l’eau et permettent de régulariser la survenance des précipitations, la survenance des pluies. Donc, les arbres jouent un rôle capital dans la régulation du climat et des pluies. Le fait de les couper afin de fabriquer les charbons de bois constitue un grand problème pour l’environnement et pour le climat. Au-delà de tout ce que j’ai cité comme problèmes, nous avons également l’incinération dans le processus de fabrication du charbon de bois. Il y a la grande fumée qui se dégage. Quand on coupe une centaine d’arbres sur une superficie donnée et qu’on arrive à brûler chaque tas, on doit s’attendre à de grandes fumées, qui d’une manière ou d’une autre, vont impacter la couche d’ozone.

Pouvez-vous comparer l’impact environnemental du charbon par rapport à d’autres sources d’énergie domestiques comme le gaz naturel ou l’électricité ?
Dans l’article de Arnaud Delubac du 17 août 2023 sur le site greenly. institute, il est écrit qu’il est bien de charger son ordinateur, son téléphone, de regarder la télé et tout ce que nous pouvons faire avec l’électricité. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que l’électricité contribue à 43% des émissions de gaz à effet de serre. Et qui parle d’émission de gaz à effet de serre parle de dégradation de la couche d’ozone. 43% ! C’est un pourcentage quand même élevé. Cela m’amène à demander s’il faut encore comparer l’impact de l’utilisation de l’électricité comme énergie domestique par rapport à celui de l’utilisation du charbon de bois. Je pense que chaque élément, chaque type d’énergie est à prendre en compte et la lutte doit être engagée contre les impacts de chaque type d’énergie. La solution doit être trouvée par rapport aux impacts de chaque type d’énergie. Parce que quand nous prenons également le charbon de bois, nous avons cité les différents impacts. Nous avons vu à quel degré cela impacte le climat et l’environnement. C’est la même chose également pour l’électricité. 43 % des émissions de gaz à effet de serre, c’est énorme. Cela agit considérablement sur le climat. Et qui parle de climat parle de la succession régulière des saisons que ce soit les saisons pluvieuses ou les saisons sèches. Avec les saisons, nous allons aux impacts indirects. Quand nous commençons à parler de saison, il y a, en Afrique par exemple, l’agriculture qui est là. Lorsque les saisons ne se succèdent pas de façon régulière et qu’il faut attendre un certain nombre de jours avant que les pluies ne surviennent — il y a un décalage dans la survenance des pluies — c’est que cela constitue déjà un problème pour l’agriculture. Et qui parle d’agriculture parle de l’alimentation de la population, des familles et ainsi de suite. En général, l’électricité comme le charbon agit sur chaque individu de façon directe et indirecte.
Après ça, nous allons parler du gaz naturel. Le gaz naturel, je crois, est ce que nous utilisons également pour la cuisine. Nous devons comprendre que la combustion du gaz naturel ou du méthane produit le dioxyde de carbone. Aujourd’hui, selon l’actualité, le dioxyde de carbone dégrade beaucoup de choses dans l’atmosphère dont la couche d’ozone et agit également sur le climat. Donc, imaginons que tous les ménages dans le monde entier allument chaque fois le gaz matin et soir. Imaginez-vous la montée en termes de carbone dans l’atmosphère et tout ce que ça peut causer ? Donc, d’une manière ou d’une autre, chaque élément a son impact sur l’environnement et le climat. Nous avons parlé du charbon et vu ses différents impacts. L’électricité, 43 % des émissions de gaz à effet de serre. Le gaz naturel… En brûlant ce gaz naturel, la résultante, c’est le monoxyde ou dioxyde de carbone. Et le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, c’est un drame. Cela contribue à la dégradation de la couche d’ozone. Et d’ailleurs, quand on parle d’émissions de gaz à effet de serre, ce n’est pas un autre gaz ; c’est toujours le dioxyde de carbone principalement. L’élément principal qui constitue ces gaz qui sont émis, c’est le dioxyde de carbone ou le monoxyde de carbone. Donc, s’il faut qu’on évalue l’impact en fonction de la quantité du dioxyde de carbone qui est émis, nous pouvons peut-être prendre d’abord en compte l’électricité, ensuite le charbon de bois et pour finir le gaz naturel. Tout le monde utilise l’électricité. C’est partout aujourd’hui. Et le charbon de bois, on peut dire que ça ne s’utilise pas partout. On peut peut-être limiter cela en Afrique. Et le gaz naturel également, aujourd’hui des solutions sont en train d’être trouvées que ce soit par rapport au charbon ou au gaz naturel. Des plantes sont aujourd’hui utilisées, la jacinthe d’eau par exemple, utilisée pour pouvoir fabriquer le gaz naturel.

Quelles sont les solutions ?
Aujourd’hui, il y a des dispositifs qui sont fabriqués, connectés à nos puisards. Ce sont des déjections humaines qui permettent, en fait, de produire le gaz qui est utilisé pour faire la cuisine. Des solutions sont en train d’être trouvées aujourd’hui. Par rapport au charbon de bois, aujourd’hui on a la fabrication du charbon écologique à partir des déchets biodégradables. […] Des solutions sont en train d’être trouvées pour pouvoir minimiser et réduire l’impact que ce soit de l’utilisation du charbon de bois ou de l’électricité. Aujourd’hui il y a les panneaux solaires, l’énergie éolienne dans lesquels les différents États sont en train d’investir afin de minimiser non seulement le coût d’électricité mais également son impact sur le climat.
Propos recueillis : Joana GNACADJA (Coll)



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