Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) s’est assignée pour mission de protéger la structure économique de ses Etats-membres contre les crimes économiques et financiers. A ce sujet, cette institution spécialisée de la Cedeao tient depuis hier 12 Août 2024 à Azalaï Hôtel de Cotonou, un atelier régional de formation sur le journalisme d’investigation sur les crimes économiques et financiers. Cet atelier qui rassemble une quarantaine de journalistes venus de l’Afrique de l’Ouest, vise à réunir un large éventail de médias de toute la région au sein d’un seul groupe afin d’identifier et de pister le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à l’intérieur et à l’extérieur du pays, à doter les journalistes des bons outils pour couvrir, rapporter et enquêter sur le blanchiment de capitaux et d’autres crimes financiers de la meilleure façon qui puisse aider à endiguer la marée dans la région et à doter des connaissances indispensables pour conscientiser les autres dans leurs organisations, régions, villes et villages respectifs. Pour le Représentant du Giaba, Timothy Melaye, les médias demeurent un véritable vecteur de sensibilisation de la population. C’est pourquoi le GIABA a collaboré et noué des partenariats avec différents groupes de médias et des journalistes individuels pour sensibiliser le public aux conséquences négatives du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. « La présente formation est un nouvel effort pour nouer et consolider d’autres partenariats avec les professionnels des médias de la région. Nous vous exhortons par conséquent à devenir les ambassadeurs de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Depuis 2009, le GIABA mobilise les médias à travers des programmes de sensibilisation pour faciliter leur compréhension des enjeux de LBC/FT. L’un des résultats importants du programme est la mise en place d’un réseau régional de journalistes impliqués dans la couverture des crimes économiques et financiers. Le réseau est une plateforme d’échange et de diffusion d’informations sur le bien-fondé de la mise en œuvre de mesures fortes de LBC/FT par les États membres du GIABA », a-t-il ajouté.
En effet, la lutte contre la criminalité économique et financière nécessite des efforts concertés, coordonnés, coopératifs et complémentaires des parties prenantes. Tenant compte de l’étendue des enjeux et, depuis 2009, le GIABA a élargi la base des parties prenantes en incluant les médias, particulièrement les journalistes d’investigations qui jouent un rôle crucial dans la mise à jour d’allégations de corruption et dans la lutte contre l’impunité ainsi que dans la promotion de la bonne gouvernance.
A l’occasion, plusieurs communications sont données aussi bien par des experts des médias expérimentés en matière de LBC/FT que par le personnel du GIABA. Il s’agit de « Aperçu du GIABA », « Introduction aux normes internationales de LBC/FT », « Cadre théorique du journalisme d’investigation », « Compréhension des REM, la situation de LBC/FT et le cadre d’évaluation nationale des risques des pays », « L’éthique dans le journalisme d’investigation », « Utilisation des outils TIC dans le journalisme d’investigation » et autres. Présent à cet atelier, le 1er Substitut du Procureur Spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, Donald Reagan Armand Hounguè a invité les participants à travers cet atelier à faire preuve de professionnalisme dans le traitement de l’information liée aux crimes économiques et financiers.
Mieux découvrir le Giaba
Le GIABA est une institution spécialisée de la CEDEAO, ainsi qu’un Organisme Régional de Type GAFI (ORTG) pour l’Afrique de l’Ouest. Créé en l’an 2000 par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, le GIABA a pour mandat de protéger les économies des États membres contre le blanchiment des produits du crime et de lutter contre le financement du terrorisme (FT) et le financement de la prolifération (FP). Pour ce faire, le GIABA s’efforce de s’assurer que les États membres se conforment aux normes internationalement admises en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC) et le financement du terrorisme (FT). En sa qualité d’ORTG, le GIABA entreprend des évaluations mutuelles – un mécanisme d’examen par les pairs afin d’évaluer le niveau de conformité technique et d’efficacité des dispositifs de LBC/FT des États membres aux normes internationales. Le GIABA mène également des recherches et exercices précieux de typologies pour identifier les différentes tendances et méthodes en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme afin de consolider les efforts de prévention et de répression. Pour Timothy Melaye, le mandat de base du GIABA consiste à assurer la mise en œuvre des normes de LBC/FT, conformément aux normes et pratiques internationalement admises, notamment les 40 Recommandations du GAFI, à promouvoir la mise en œuvre des mesures de LBC/FT par les États membres, tout en prenant en compte les particularités régionales et l’environnement, à agir comme un forum où les membres peuvent discuter de questions régionales et partager leur expérience, à organiser des auto-évaluations et des évaluations mutuelles pour mesurer l’efficacité des mesures prises ainsi que leur conformité technique aux normes internationalement admises, à mener des recherches sur les tendances et méthodes avec des résultats et recommandations de grande portée pour faire face à la menace du BC/FT. Ce mandat vise aussi à coordonner et accompagner les États membres dans la mise en œuvre des dispositions et législations de LBC/FT relatifs aux produits du crime par le biais de l’entraide judiciaire, et à aider les États membres à mettre en place et consolider les cellules nationales de traitement des informations financières (CENTIF).
- 14 octobre 2024