Le Bénin célèbre en différé la 21ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle. Expositions de produits de la pharmacopée africaine, débats, sensibilisations sont les activités menées à la place de l’Etoile Rouge au cours de plusieurs jours de célébration qui a connu son apothéose ce mercredi 13 décembre 2023 à l’occasion des manifestations officielles. La journée est placée sous le thème « contribution de la médecine traditionnelle à la santé holistique et au bien-être pour tous »
Cette 21ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle est une occasion pour toutes les parties prenantes, les praticiens de la médecine traditionnelle, les décideurs politiques, les chercheurs y compris les partenaires internationaux de réfléchir sur l’intégration de la pratique dans le système national de santé. Ils s’appuient sur l’importance de la pharmacopée dans la société à laquelle, selon un rapport, plus de 80% de la population y font recours pour leurs besoins sanitaires. A cet effet, les cadres du système de santé ont jugé nécessaire de valoriser la médecine traditionnelle tout en veillant à ce qu’elle ne nuise pas au développement de la médecine conventionnelle et ne creuse ainsi les écarts entre l’accès à des soins de qualité. C’est ainsi qu’un plaidoyer est fait au gouvernement pour la prise en compte de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée dans sa politique sanitaire. Il s’agit de l’intégration effective de la médecine traditionnelle dans le système national de la santé. « Malgré ces réalisations reconnues, des efforts restent à faire pour reconnaitre les potentiels de la médecine traditionnelle sur le continent africain en terme de recherches, de productions au niveau local, de commercialisation de produits efficaces et sûrs pour les populations et de produits de qualité abordables et nécessaires pour soutenir la santé et le bien-être général de la population. Tel est l’enjeu du thème de l’édition 2023 de la journée africaine de la médecine traditionnelle. Ce thème met en lumière l’importance de la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaires. En effet, une intégration appropriée efficace et en toute sécurité de la médecine traditionnelle peut contribuer à combler le gap en matière d’accès aux soins de santé pour des millions de personnes en Afrique et dans le monde », a plaidé Jean Kouamé Konan, représentant résident de l’OMS au Bénin.
Cette journée a également permis de sensibiliser les tradipraticiens au respect des normes, les contrôles d’usage et la formalisation en vue de la qualification de leurs produits. Ils sont plusieurs à offrir des services de soins aux populations et il était important de les intégrer dans le système national en vue d’une meilleure prise en charge de la santé des populations. Les efforts du Bénin ont été salués pour des mesures déjà prises par le gouvernement à travers l’existence d’un cadre réglementaire. « Je me réjouis que le Bénin fasse partie des pays ayant connu des avancées significatives par exemple, l’engagement des autorités nationales qui a permis entre autre l’élaboration d’une politique nationale et d’un plan stratégique de la médecine traditionnelle, la mise en place de cadre réglementaire de la pratique de la médecine traditionnelle et l’homologation de certaines plantes ou certains produits à base de plantes, le renforcement de capacités de centaines de tradipraticiens et de bonnes pratiques en lien avec divers aspects de la médecine traditionnelle, l’adoption d’une loi en2021 portant protection de la santé des personnes en République qui acte la création d’un ordre national des praticiens de la médecine traditionnelle…, est à saluer », reconnait le représentant de l’OMS.
Le ministère de la santé représenté par son secrétaire général salue la dynamique observée au cours de cette célébration et s’engage à poursuivre ses actions pour la promotion de la médecine traditionnelle. « L’importance que notre pays accorde à la pharmacopée et à la médecine traditionnelle s’est traduite par la création en 1996 du programme national de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle et les efforts sont consentis au quotidien pour promouvoir le bon exercice de la médecine traditionnelle. Cet effort s’est également traduit par la prise de la loi sur la protection de la santé des personnes qui reconnait la médecine traditionnelle et demande que les médecins traditionnels soient formalisés en un ordre », a déclaré Ali Imorou Batchabi qui reconnait les efforts des tradithérapeuthes à travers la découverte d’une cinquantaine de médicaments à base de plantes. Ces médicaments ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché et sont proposés à la consommation des populations. Il invite l’ensemble des praticiens à s’inscrire dans la dynamique d’homologation de produits de plantes pour que ces produits soient reconnus.
- 2 octobre 2024