Depuis hier se déroule à l’Institut régional de santé publique de Ouidah, un séminaire national qui s’achèvera demain 17 mai 2024. Organisé par le Laboratoire d’anthropologie médicale appliquée (LAMA) et la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie (SoBeSA) avec l’appui financier du Centre for the Social Study of Microbes (CSSM)/ (University of Helsinki), il porte sur « Vivre avec les microbes. Comprendre les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin ». Au terme de ces trois jours d’échanges enrichissants, un outil de plaidoyer à l’endroit des décideurs et un manuel seront conçus.
A l’instar des autres pays du monde, l’Afrique est de plus en plus confrontée à des épidémies émergentes et ré-émergentes. « Il s’agit en général d’épidémies iconoclastes qui imposent des interventions drastiques, socialement inacceptables, et qui induisent des modèles de causalité autochtones : envoûtement, sorcellerie, action maléfique, volonté divine, déni du modèle virologique, etc. Dans la plupart des cas, les acteurs institutionnels élaborent des plans de contingence, mettent en place de comités nationaux de crise et développent des interventions spécifiques (prise en charge des cas, surveillance et recherche des contacts, services de laboratoires, mobilisation sociale, mise en place de dispositifs de biosécurité, etc.). Parmi les causes anthropiques des épidémies, l’agriculture, l’élevage, la déforestation, les désordres sociaux, les guerres, la pauvreté et la faim, les voyages, les migrations et la démographie prennent une place majeure. Ainsi a planté le décor le Prof Prof Roch A. HOUNGNIHIN, Directeur du LAMA et Président de SoBeSA. En insistant sur le fait que ces réalités sont très peu (ou presque pas) examinées dans le contexte africain en général et béninois en particulier, il justifie l’intérêt du Laboratoire d’Anthropologie Médicale Appliquée de l’Université d’Abomey-Calavi qui s’est associé à la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie pour organiser le présent séminaire en vue de réfléchir sur les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin. Il s’agit d’une innovation qui contribuera à la promotion des sciences sociales dans la production de connaissances et la réponse aux épidémies et aux maladies dus aux microbes aux côtés des autres sciences », a-t-il ajouté. Un plan d’actions qui constituera un outil de plaidoyer à l’endroit des décideurs sera élaboré. A terme, il s’agira d’élaborer un manuel qui permettra d’identifier les types de connaissances et savoir-faire spécifiques qui pourront être reproduits dans différents contextes et qui peuvent donc être recommandés comme un modèle.
Partenaire de l’activité, la Prof. Salla Sariola, Directrice du Centre for the Social Study of Microbes (CSSM)/ (University of Helsinki) a affirmé que : « c’est à la base d’un long processus et transparent que le LAMA de l’Uac a été choisi parmi les nombreux projets reçus. La vision de son centre est de développer des théories de microbes pour mieux comprendre les relations complexes entre les humains, les non-humains, les microbes et leurs environnements. Nous avons besoin de nouvelles méthodes pour comprendre ces relations entre l’homme et les microbes ». Intervenant pour lancer les travaux, Sabine FOURN, 2ème adjoint au Maire de Ouidah, a précisé que ces rencontres constituent une occasion exceptionnelle de discussion et d’échanges. « Vous aurez à vous familiariser avec les notions essentielles relatives aux relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement ; puis dégager des pistes de réflexion pour de nouvelles approches multidisciplinaires susceptibles de favoriser une révision de la manière d’envisager la maladie et la santé publique au Bénin », a-t-elle ajouté.
- 2 octobre 2024
- 1er octobre 2024