Lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent : Les assaillants défient l’armée béninoise, le gouvernement sort la grande artillerie

13 octobre 2022

A l’instar de plusieurs pays côtiers et du sahel, le Bénin est confronté depuis quelques mois à des attaques terroristes, de plus en plus récurrentes et souvent meurtrières. A cet effet, le gouvernement du Président Patrice Talon multiplie ses actions pour annihiler ces attaques afin de garantir la quiétude aux populations.

Les populations du septentrion en l’occurrence celles résidant dans les périmètres de Porga, Pendjari, Monsey et Dassari circulent la peur au ventre. Elles sont aux aguets. Et pour cause. Elles craignent le retour des assaillants qui résistent à la furie des Forces de défense et de sécurité. « Nous avons peur des attaques djihadistes au Nord du Bénin. Les militaires n’ont pas encore eu le contrôle de la situation. Les assaillants reviennent toujours. Il y a de quoi s’inquiéter », se désole Moumouni Ali Ousmane, un riverain du parc national de la Pendjari. Selon ses propos, les deux hommes tués il y a quelques semaines à un poste avancé de la douane béninoise, sont des exemples à prendre aux sérieux. « Nous avons peur des Djihadistes mais nous constatons que le gouvernement fait multiplier les patrouilles dans les zones rouges. Nous découvrons aussi beaucoup de matériels militaires lourds pour faire face aux menaces terroristes », a fait savoir Mouriétou Alassani, une jeune dame native de Monsey.
Deux militaires et un assaillant ont trouvé la mort à Porga dans la zone du parc national de la Pendjari en décembre 2021. Le Bénin enregistrait ainsi sa première attaque djihadiste. Des individus armés ont testé le dispositif militaire de notre pays préservé de la guerre du Sahel pendant plusieurs années, malgré son voisinage avec le Nigeria et le Burkina Faso. Toutefois, depuis 2016 à partir de l’enlèvement de deux français dans le parc de la Pendjari, la menace djihadiste plane sur le Bénin.
La prise d’assaut des commissariats de Monsey et de Dassari avec d’autres localités au Nord du Bénin en juin 2022 a provoqué des pertes en vies humaines tant dans le rang des forces de défense et de sécurité que des civils. Des mines ont fait exploser plusieurs véhicules de guerre et des blindés de l’armée béninoise dans le septentrion. Un acte extrêmement grave posé par des terroristes.
Après une série d’attaques terroristes meurtrières, une accalmie relative s’est observée depuis quelques semaines. Le gouvernement à travers l’armée béninoise sort ses griffes contre les assaillants qui imposent leur diktat. Même si les terroristes ne sont pas rattrapés et neutralisés, on note néanmoins qu’ils sont repoussés hors du territoire national. Le chef d’Etat Major Général des armées, le général de brigade Fructueux Gbaguidi et ses éléments ont réussi à les mettre en déroute depuis quelques semaines pour le bonheur des populations. « L’ennemi est présent et nous devons travailler dur pour le combattre, nous devons avoir le contrôle de la situation », a déclaré Fructueux Gbaguidi. Il est alors à remarquer que le gouvernement béninois a changé sa politique de défense de l’intégrité du territoire en mettant l’accent sur la formation, le renforcement des capacités et l’équipement des militaires, l’évolution du maillage territorial militaire et la création d’un corps d’intervention à savoir la garde nationale. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du Gouvernement béninois, le Bénin est confronté au problème du djihadisme depuis déjà quelques années. ‘‘Les armées connaissent les enjeux et ont commencé à s’y préparer. Mais, la densification nous pousse à aller plus loin dans la formation de nos forces en contre-guérilla et combats asymétriques”, a-t-il souligné.

Le soutien de la France et des Etats-Unis
La France s’engage à prêter main forte au Bénin pour en découdre véritablement avec les terroristes. L’annonce a été faite par le président français Emmanuel Macron lors de sa visite au Bénin. Les conditions d’acquisition des armes, armements, d’équipements militaires seront favorisées au Bénin. Aussi, des experts français, des formateurs français seront-ils déployés pour renforcer les capacités intellectuelles et opérationnelles des soldats béninois, a promis le président Emmanuel Macron à son homologue Patrice Talon.
Depuis 2018, l’armée béninoise amorce une modernisation de ses capacités. Dans le domaine de la mobilité tactique et du combat d’infanterie, elle reçoit de l’équipement individuel ainsi que des blindés Bastion. Un geste des Etats-Unis dans le cadre du soutien de la Force multinationale Mixte contre Boko Haram à laquelle le Bénin participe.
Le Bénin reçoit dès 2017, de nouveaux ACMAT ALTV (ACMAT Light Tactical Vehicle) d’Arquus. Véhicules de patrouille et de reconnaissance tout-terrain, l’ATLV bénéficie d’une importante mobilité. Rustique, rapide et endurant, il dispose en outre d’un blindage partiel léger (sans être un blindé) et résistant aux mines. Il peut également accueillir des supports d’armements (mitrailleuses, lance-grenade). C’est la réponse directe, au sein des armées de la région, aux néo-rezzous djihadistes montés sur pickups.

Le Bénin et Niger se donnent la main pour mieux combattre l’ennemi
Le gouvernement béninois multiplie ses actions en matière de lutte contre le terrorisme. Le lundi 11 juillet 2022 au Niger, le ministre béninois de la défense, Fortunet Alain Nouatin et le ministre nigérien en charge de la défense Alkassoum Indattou, ont signé un accord de coopération militaire en termes de renseignements et de stratégies dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En effet, pour réussir la lutte contre les ennemis invisibles dans l’espace Ouest-africain, le gouvernement du Président Patrice Talon mise sur la coopération sous-régionale et bilatérale. Et, en matière de lutte contre le phénomène djihadiste, le Niger a une grande expérience. Il constitue dans le sahel, d’après le ministre béninois de la défense nationale, une référence au sein des pays impactés par le fléau djihadiste. Selon lui, le Niger est de loin, le pays qui a présenté la meilleure réponse, ou la meilleure résilience contre le phénomène. ‹‹ Ça fait dix ans que le Niger fait face au terrorisme. Ça fait dix ans que le Niger s’est progressivement relevé et a dominé la situation ››, a dit Fortunet Alain Nouatin pour qui ‹‹ La signature de cet accord marque l’entrée dans l’ère d’une coopération beaucoup plus étroite sur le plan défense et sécurité entre la République du Niger et la République du Bénin ››. A l’occasion, le ministre de la défense nationale du Niger, Alkassoum Indattou, déclare que la lutte contre le terrorisme est ‹‹ une responsabilité devant laquelle nous ne pouvons pas fuir ››. Il souligne également que ‹‹ le Niger est disposé à faire tout ce qu’il faut pour qu’on puisse arriver à aider les autres pays à être résilients dans le combat contre le terrorisme ››.





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