Lutte contre le travail forcé en République du Bénin : Les inspecteurs du travail s’approprient les différents indicateurs du phénomène

20 juin 2024

L’hôtel "Chez Théo" à Possotomè dans le département du Mono abrite depuis ce mardi 18 juin 2024, un atelier de formation des formateurs (FdF) à l’intention des inspecteurs du travail sur les indicateurs du travail forcé. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet FLIP financé par le Département du travail des Etats-Unis (USDOL) et mis en œuvre par l’Ong Vérité. C’est le Secrétaire général du Ministère du travail et de la fonction publique (MTFP), Germain Nounagnon Alokpo qui a procédé à l’ouverture des travaux de cet atelier qui va durer 04 jours.

Le Bénin a ratifié plusieurs conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et textes internationaux contre le travail forcé et la traite des êtres humains. Cependant, le travail forcé loin d’avoir diminué, est de plus en plus d’actualité. La pauvreté, le sous-développement et la discrimination créent les conditions dans lesquelles les pratiques du travail forcé perdurent. Les personnes défavorisées ont souvent besoin d’argent pour survivre au quotidien, ce qui les oblige à offrir leurs services en échange d’une somme forfaitaire ou d’un prêt. Pour faire face à la complexe et délicate mission qui est dévolue à l’Inspection du travail dans le secteur de l’informel où sévit essentiellement le travail forcé, l’Ong Vérité à travers le projet FLIP, a jugé bon de mettre dans son programme, la formation de tous les inspecteurs du travail sur les indicateurs du travail forcé au niveau national. La stratégie mise en place est de former en premier lieu une première cohorte à travers une formation des formateurs afin de les outiller à être aptes à former leurs autres compairs. C’est ce qui justifie la présente session de formation de quatre jours sur les indicateurs du travail forcé et les moyens à mettre en œuvre pour garantir une inspection. Les participants à cette formation sortiront munis d’une part de tous les outils pour identifier, apprécier les indicateurs sur le travail forcé et d’autre part pour former leur compairs sur tout le territoire national.
Dans son mot de bienvenue, la Directrice exécutive de l’Ong Vérité, Laurette Tovalou Ekon a rappelé que le travail forcé compromet le progrès social et le développement des pays et l’Etat doit tout mettre en œuvre pour le combattre. Dans ce combat, a-t-elle poursuivi, les inspecteurs du travail apparaissent aux yeux de l’Ong Vérité comme des partenaires essentiels dont le rôle s’est accru depuis l’adoption de la convention 61 sur l’inspection du travail (1947). Sur le plan national, a-t-elle indiqué, un arsenal juridique existe pour protéger contre le travail forcé et la traite des êtres humains au nombre desquels on peut citer le Code du travail, la Convention collective générale et le Code pénal etc. Mme Laurette Tovalou Ekon, a pour clore ses propos, émis le vœu que cet atelier de formation se déroule dans les meilleures conditions possibles en vue de l’atteinte des résultats escomptés.
Ouvrant ces assises, le Secrétaire général du Ministère du travail et de la fonction publique, Germain Nounagnon Alokpo a souligné que cet atelier entend contribuer à la réduction du phénomène d’exploitation des enfants qui prend de l’ampleur et envisager de nouvelles actions et perspectives pour assurer leur bien-être et leur épanouissement. Il a ensuite précisé que la situation des enfants, quelle qu’elle soit, doit être traitée avec tact et circonspection, vu que ce sont des âmes très sensibles. « Le problème devient encore plus difficile au Bénin avec les interférences familiales accentuées par les placements d’enfants, les ‘’vidomègons’’ », a-t-il martelé. M. Germain Nounagnon Alokpo a pour finir, réitéré aux dirigeants de l’Ong Vérité, toute son admiration et exprime le vœu que ce partenariat se consolide et que le Bénin reçoive de constants appuis de leur Institution et dans plusieurs autres domaines.



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