La quête incessante de surfaces cultivables et de bois-énergie a malheureusement entraîné la destruction du couvert végétal dans de nombreuses régions du Bénin. Pour inverser cette tendance, le Projet de renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques (PANA Energie) a entrepris un programme de reboisement, transformant ainsi 750 hectares de terres pour de nouvelles perspectives et opportunités aux communautés locales.
À travers tout le territoire, PANA Energie a créé des symboles de résilience, comme la forêt de Téfougou dans la commune de Djougou. Sur une superficie de 100 hectares, cet écosystème a été reboisé avec différentes espèces sylvicoles à croissance rapide, apportant d’énormes profits aux populations locales. « Les communautés riveraines ont pu développer des activités apicoles. De même, les essences utilisées permettent aux femmes de Pélébina d’améliorer leurs conditions de vie grâce au ramassage de noix de karité et à la cueillette du Néré pour la transformation, générant ainsi des revenus supplémentaires », apprécie Cornélie Videme, secrétaire exécutive de la mairie de Djougou.
En plus de Djougou, six autres forêts ont également été reboisées dans les communes de Bantè, Dassa-Zoumè, Ouèssè, Djidja, Djougou, Toucoutouna et N’Dali. Ce qui matérialise la transition vers une économie verte, une priorité au cœur du partenariat entre le Fonds pour l’Environnement Mondial, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le gouvernement du Bénin. « Nous nous sommes rendus compte que le reboisement nous est très profitable. Peu à peu, des espèces animales en voie de disparition dans la localité telles que l’agouti et la pintade sauvage ont commencé à repeupler la forêt, et nous sommes fiers que nos frères puissent reprendre la chasse », déclare Antoine Kami, agriculteur du village de Kolobi, commune de Djidja.
Ces plantations, bien entretenues, deviennent des modèles de conservation de la biodiversité et d’atténuation du changement climatique. Les bénéficiaires en sont maintenant conscients, mais les autorités souhaitent surtout s’assurer de la pérennisation de ces acquis. « Il est primordial de protéger la forêt contre les feux de végétation, la divagation des animaux et d’autres actes de vandalisme afin qu’elle puisse perdurer », exhorte le conservateur principal Rémi Hefoumè, directeur général des Eaux, Forêts et Chasse.
Déjà, la mairie de Djougou prend soin de la forêt de Téfougou. Un comité local a été mis en place pour assurer l’entretien de la plantation et servir de relais pour le conseil communal. « Le conseil prévoit également des ressources pour accompagner les travaux d’aménagement dans la forêt. Annuellement, nous réalisons des pare-feux pour éviter que les flammes n’atteignent la forêt. À l’intérieur, nous procédons régulièrement à l’élagage et au défrichage », rassure Amadou Djibril, premier adjoint au maire de Djougou.
Le Projet PANA Energie a également favorisé l’actualisation de schémas directeurs d’Approvisionnement pour 11 forêts communales du Bénin. De plus, une dizaine de Plans de Développement des forêts de l’Ouémé central ainsi que des forêts nouvellement reboisées ont été actualisés avec l’intégration des risques climatiques et des mesures d’adaptation. Tout cela résulte de l’effort significatif déployé quotidiennement par le Programme des Nations Unies pour le Développement et le Fonds pour l’Environnement Mondial, en appui au Programme d’Action du Gouvernement (PAG). Une étape cruciale vers la préservation de notre environnement et l’amélioration des conditions de vie des communautés rurales.
Tayon Ulrich LAVINON (Coll)
- 14 octobre 2024