Noël Chadaré, Professeur certifié de lettres, Conseiller Pédagogique, Secrétaire Général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-Bénin) était sur l’émission « SANS DETOUR » de Radio Sêdohoun, FM 97.4 le samedi 30 mars 2024. Plusieurs sujets brulants de l’actualité ont été abordés avec l’invité notamment les mesures prises en faveur des AME, l’avenir de la COSI-Bénin et autres.
Le 18 mars 2024, au détour d’un Conseil des ministres extraordinaire, l’exécutif a pris une série de mesures en faveur des Aspirants au métier d’enseignant (AME). Un pas crucial de social salué par les acteurs et les observateurs à divers niveaux. La COSI-Bénin, elle aussi reconnait l’effort fourni. Samedi dernier, son numéro 1 n’a pas gardé sa langue quant à l’appréciation d’une telle mesure. « Il faut reconnaître que la situation des enseignants s’est améliorée un peu. Sur le plan économique, les choses se sont améliorées sous le Général Kérékou ensuite, sous Dr Boni Yayi et bien entendu sous le régime actuel. A travers les batteries de mesures prises récemment à l’endroit des AME par le régime en place, il faut reconnaitre que le gouvernement a humanisé leurs conditions de vie et de travail », reconnait Noël Chadaré. Selon lui, les implications d’une telle mesure sont diverses. « Les implications, au plan personnel, les AME d’aujourd’hui et de demain vont se sentir valorisés, épanouis et ça leur donne de la valeur. Sur le plan moral, ils vont se sentir revigorés et ainsi donner davantage le meilleur d’eux-mêmes. Les implications pour notre pays, pour le gouvernement, c’est la qualité du travail et par ricochet de meilleurs résultats », renchérit-il. Par ailleurs, face à cette décision du gouvernement à l’endroit des AME, Noël Chadaré pense qu’il reste à faire. A l’en croire, c’est une « symphonie inachevée ». « Mais cette dose d’humanisation doit prendre un autre volet, celui des heures. On devrait recruter davantage d’enseignants, parce que les effectifs des élèves sont pléthoriques, les classes sont difficiles à vivre, la correction des copies, la préparation des fiches qu’exige l’APC, etc. ». Pour le syndicaliste, il faut revoir le quota horaire pour que les AME se retrouvent mieux en classe. Pas que ça « Il faut faire en sorte que cette appellation disparaisse, qu’elle soit conjuguée au passé. Il faut faire le reversement pour que tous deviennent des ACDPE avec un contrat de longue durée », insiste-t-il. Selon le professeur certifié, le reversement est une étape qui sortira les AME de la précarité, de la misère et surtout de la dévalorisation de la fonction enseignante.
Pourquoi la satisfaction du syndicaliste n’est jamais totale ?
A cette question de Sidoine Ahononga, Noël Chadaré répond : « si c’est total, le syndicalisme s’arrête. Il faut donc déposer la clé, fermer la maison syndicale et mettre la clé sous le paillasson. En un mot, on a toujours des choses à dire. Quand je dis qu’on a une bonne dose d’humanisme par rapport aux AME, il y a encore quelque chose à faire. Actuellement, ils ont 28 heures, 26 heures, etc. Il faut que cela s’arrête. Il y a un arrêté qui régit l’attribution des heures aux enseignants. Il leur faut 22h ou 20h. Il leur faut une passerelle pour quitter cette situation de précarité ». Noël Chadaré, faut-il l’avouer reste un partenaire fiable des AME. Ce qui justifie les remerciements à son endroit au lendemain de la décision du gouvernement. « Pendant les moments de braises, ils m’ont toujours à leurs côtés, ce qui est normal. C’est à juste titre. S’ils me remercient, je prends... Ils doivent aussi remercier les autres faitières qui ont contribué ».
L’avenir de la Cosi-Bénin !
Au cours de cette émission, le professeur certifié des lettres a fait une annonce exclusive. Ces ambitions futures sont variées. « La fin de mon mandat à la tête la Cosi-Benin n’est pas loin. Et maintenant je vais me reposer parce que vous savez, le rôle du syndicaliste, fatigue. J’avais 46 ans avant d’arriver à la tête de la Cosi-Bénin, aujourd’hui j’ai 58 ans, ça fait déjà 12 années de souffrance. Donc l’avenir pour moi, c’est conduire la Cosi à bon port, faire de telle manière qu’il y ait une succession de qualité. Nous avons de bonnes personnes à la Cosi. Quand je ne serai plus là, la Cosi-Bénin va bien fonctionner. Ceux qui sont là auront ma bénédiction, mon soutien... Ainsi je vais ouvrir d’autres pages de ma vie », déballe le syndicaliste
Après la Cosi-Bénin la politique ?
« Toutes les cartes sont sur la table », a-t-il tonné. « On peut se retrouver dans la société civile, dans la politique. Pour le moment je n’écarte pas la possibilité politique. Le moment venu, j’aviserai. Je suis en train de réfléchir quant au nouveau sentier qu’il faut prendre. Ce qui est sûr, je ne peux pas avoir autant d’expériences syndicales et ne pas la capitaliser. Je me prépare à quitter la scène syndicale dans les mois à venir en préparant une très bonne équipe », conclut l’invité.
Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)