Notation Moody's : Le Bénin confirmé B1 avec "risques de dégradation"

2 septembre 2024

La santé économique du Bénin se porte bien, mais avec quelques hics. Dans le rapport de l’agence de notation Moody’s le vendredi 30 août, il ressort que le pays a obtenu la note B1 avec une perspective stable, tout en avertissant sur les risques potentiels de dégradation dans les mois à venir. Au cours d’une revue périodique menée le 27 août 2024, l’agence a réévalué la situation économique en fonction du contexte socio-politique et économiques et sécuritaire dans le Sahel. Selon l’agence Moody’s, le pays bénéficie d’une stabilité macroéconomique soutenue par son appartenance à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et par un plan de développement gouvernemental ambitieux, le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), qui a stimulé la croissance économique ces dernières années. Aussi, le Bénin demeure-t-il une économie de petite taille, peu diversifiée, et vulnérable aux chocs externes, notamment en provenance du Nigeria et de la région du Sahel - Burkina Faso et Niger - deux zones en proie à des turbulences géopolitiques. Tous ces pays limitrophes, à l’exception du Togo, ont désormais une note de crédit allant de Caa1 à Caa3, signes de risques accrus et d’une instabilité qui pourrait, à terme, affecter l’économie béninoise, alerte l’agence de notation. L’agence estime que le Bénin devrait maintenir la même dynamique avec une prévision de croissance du PIB réel oscillant entre 6 et 7 % au cours des cinq prochaines années. Sinon, l’agence attribue cette performance à des investissements stratégiques dans les infrastructures et aux réformes soutenues par le Fonds monétaire international (FMI). En parallèle, l’inflation qui avait atteint un pic au début de 2023, a considérablement diminué, s’établissant à 0,9 % en moyenne au cours des sept premiers mois de 2024, un chiffre « bien en dessous de l’objectif de 3 % de l’UEMOA ». Mais même les bons élèves doivent rester vigilants. Moody’s insiste sur « La faiblesse de la gouvernance et des institutions » qui reste un frein majeur. Pour l’agence de notation, il s’agit d’une contrainte de longue date pour le profil de crédit du Bénin. Et si le Bénin échoue à élargir sa base fiscale ou à maintenir sa discipline budgétaire après le choc de 2022, une dégradation de la note pourrait être inévitable. « Nous envisagerions une dégradation de la notation du Bénin si les indicateurs fiscaux se détérioraient nettement par rapport à nos attentes actuelles », avertit l’agence, notamment si les besoins d’emprunt augmentaient ou si l’effort de réforme venait à faiblir. Le pays doit également faire face à des défis externes : la fermeture des frontières avec le Niger, principal client du Port de Cotonou, poumon de l’économie béninoise, les menaces terroristes qui ont ralenti les échanges avec le Burkina Faso et la volatilité sans précédent de la devise nigériane, qui perturbe les échanges avec le géant de l’est. Moody’s assure qu’elle s’attend d’ores et déjà « à ce que la force budgétaire reste faible dans un avenir prévisible en raison de la base fiscale étroite et des indicateurs fiscaux relativement faibles qui y sont associés, malgré les efforts du gouvernement pour l’élargir », a-t-il relevé.



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