L’action syndicale pourrait être entachée par des cas d’indiscipline des militants des centrales et confédérations. Alors que l’opinion publique est émue par la répression des récentes marches des travailleurs contre la cherté de la vie, il se révèle qu’il y a au milieu des participants, des personnes suspectes. C’est ce que semble relever le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou Jules Ahoga, après avoir auditionné 73 personnes interpellées lors de la marche organisée par la Centrale Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) le 1er mai dernier à l’occasion de la fête du travail. L’autorité judiciaire a révélé que 21 personnes ont été placées en détention pour avoir été testées positives au cannabis. Selon ses déclarations, les marcheurs mis en cause n’auraient non plus été en mesure de prouver leur statut de travailleur. C’est à raison que le procureur a accusé l’organisation syndicale d’avoir recruté des individus dans les quartiers de Cotonou pour perturber l’ordre public.
C’est une situation grave si cela s’avère. Car la consommation du cannabis est proscrite en République du Bénin et donc réprimée par la législation. Elle est également mal perçue par l’opinion publique qui considère ceux qui en consomment comme des ‘‘délinquants’’, ‘‘drogué’’, ‘‘voyous’’… Ce sont des qualificatifs qu’on attribue à des cas sociaux et à des divorcés sociaux. En conséquence, avec cette communication du procureur qui identifie des personnes testées au cannabis au milieu de la foule des marcheurs, c’est une mauvaise publicité pour la centrale pourtant réputée être défenseure crédible de la cause des travailleurs.
La Cstb est une organisation représentative des travailleurs de l’administration publique régulièrement élue lors élections professionnelles. Ses actions ne devraient alors souffrir d’aucune contestation. Mais elle pourrait être mise en difficulté par l’indiscipline de ses militants. D’où la nécessité d’accentuer l’éducation de ceux-ci aux valeurs et à la bonne tenue. Il faut aussi que les responsables des centrales et confédérations syndicales s’organisent en créant des conditions d’identification de leurs militants pour que ceux-ci ne soient plus confondus à des badauds. En effet, une marche organisée est censée être ouverte au grand public partageant la cause et plusieurs peuvent se joindre au mouvement pour manifester.
- 14 octobre 2024