Prévention et lutte contre l’extrémisme violent : le Pnud et l’Australie renforcent les capacités des acteurs impliqués

Isac A. YAÏ 16 août 2024

Du 13 au 16 août 2024 s’est déroulé à l’Hôtel Bel Azur de Grand Popo l’Atelier de Renforcement des Capacités des Parties Prenantes sur le Mécanisme Intégré de Suivi et d’Évaluation de la Stratégie Nationale de Prévention de l’Extrémisme Violent, l’Intégration des Actions de Prévention de l’Extrémisme Violent dans les Documents de Planification des Mairies et l’Élaboration de Plans d’Action de Prévention de l’Extrémisme Violent. Organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à travers le Projet Régional de Prévention et de Réponse à l’Extrémisme Violent dans le Corridor Atlantique sur financement de l’Australie, cet atelier a réuni pendant quatre jours l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme, les organisations de la société civile et les acteurs au niveau locales des mairies bénéficiaires à savoir Kouandé, Péhunco, Toucountouna et Bassila). « L’objectif général de cet atelier est de contribuer d’une part au renforcement des capacités des parties prenantes au niveau national sur le Mécanisme Intégré de Suivi et d’Évaluation de la Stratégie Nationale de Prévention de l’Extrémisme Violent et d’autre part, sur l’Intégration des Actions de Prévention de l’Extrémisme Violent dans les Documents de Planification des Mairies bénéficiaires du projet », ont expliqué les membres de l’équipe du PNUD.
Pour atteindre cet objectif, cet atelier a adopté une approche participative et pratique avec plusieurs communications et des travaux en groupes.

Ils ont dit
Commissaire Jaques Singbo, Représentant du Secrétariat Permanentent de la Commission Nationale de lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme
…il existe encore des poches de vulnérabilité qui occasionnent des crises sécuritaires et de cohésion sociale… »
Le Bénin fait face depuis quelques temps à de nouveaux défis sécuritaires. Surtout les menaces du terrorisme. L’insécurité est devenue une question transnationale qui n’épargne aucun pays. Du rapport de l’atelier d’adaptation du secteur de la sécurité aux nouvelles menaces, du diagnostic pour l’élaboration de la stratégie nationale pour la prévention de l’extrémisme violent et bien d’autres études réalisées au Bénin, il ressort qu’il existe encore des poches de vulnérabilité qui occasionnent des crises sécuritaires et de cohésion sociale dans nos communes. Outre nos vulnérabilités internes, l’effet de contagion a mis sous pression, le Bénin et particulièrement certaines localités de notre région septentrionale qui subissent les affres des entrepreneurs de violence. Ainsi, dans le but de prévenir l’extrémisme violent, il a été élaboré avec l’appui du PNUD la stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent et son plan d’actions 2021-2030. Pour des réponses efficaces à ce phénomène, l’initiative régionale intitulée prévenir et répondre à l’extrémisme violent au niveau du corridor Atlantique entre le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo dont l’objectif primordial est de prévenir et de lutter contre les catalyseurs immédiats de la radicalisation pouvant conduire à l’extrémisme violent et qui couvre 11 communes de notre pays le Bénin, vient donc renforcer le dispositif existant. Il est alors impérieux d’établir des mécanismes intégrés de suivi et d’évaluation de la stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent ainsi que d’intégrer les actions de prévention de l’extrémisme violent dans les documents de planification au niveau local à travers le renforcement des capacités des parties prenantes. C’est à cet effet que nous nous sommes réunis ici. Je voudrais remercier le PNUD pour l’appui constant qu’il apporte au gouvernement béninois dans la prévention de l’extrémisme violent

Ibouraima Yankpe-Gbere, Team Leader Gouvernance PNUD
« L’un des objectifs de ce projet est d’aider à finaliser la stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent »
Le projet corridor vient en quelque sorte compléter le projet d’Appui à la cohésion sociale, à la prévention de l’extrémisme violent et la lutte contre les conflits liés à la transhumance financé par les Pays- Bas et le PNUD en ce sens qu’il y avait 11 communes qui étaient laissées pour compte. L’idée avec le projet Corridor est de pouvoir couvrir ces 11 communes qui, dans l’étude de base du projet cohésion sociale, n’étaient pas prises en compte. L’un des objectifs de ce projet est d’aider à finaliser la stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent. C’est vrai que beaucoup de personnes s’interrogent et espèrent qu’enfin la stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent sera adopté par le Conseil des Ministres. Préoccupations légitimes puisque comme vous le savez très bien, le processus d’élaboration de cette stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent a démarré depuis 2020. Mais on garde l’espoir que ce sera fait. Chez moi, on dit lorsque la puisette dure dans l’eau, c’est pour ramener de l’eau potable. On va donc espérer que cette eau qui ressortira de cette version actualisée et finalisée de la stratégie soit une eau véritablement potable. Mais nous ne sommes plus là aujourd’hui pour passer de fond en comble la stratégie, mais son mécanisme et son dispositif de suivi et d’évaluation.
Le premier défi est celui relatif à la nécessité de nous approprier le mécanisme de gouvernance globale de cette stratégie. Le second défi sur lequel nous devons nous pencher est celui de l’appropriation du mécanisme de suivi et d’évaluation de cette stratégie. Le troisième défi est relatif à la clarification des rôles des différentes parties prenantes dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de cette stratégie. A ce niveau, je voudrais insister particulièrement sur les parties prenantes. Je veux parler des organisations de la société civile. J’ai eu des interrogations de certaines personnes qui se demandent si ce n’était pas trop tôt de les associer. Ce n’est pas trop tôt parce que les acteurs gouvernementaux autant que ceux des organisations de la société civile vivent avec les populations à la base, il est important que dès maintenant nous associons au titre des parties prenantes les Organisations de la société civile et le regard critique qu’ils peuvent émettre vis-à-vis de ce mécanisme de suivi évaluation qui peut nous être vraiment très bénéfique.
Le quatrième défi sur lequel je voudrais m’appesantir est celui relatif à la collecte des données. Vous savez que sans données, il n’y a pas de prise de décisions et la remontée d’informations doit forcément provenir de vous autres qui êtes des acteurs de terrain. On ne peut pas avoir les données fiables, si vraiment on n’a pas la chance d’avoir l’accompagnement des Maires, des Organisations de la société civile et de tous les autres acteurs qui sont présents sur le terrain. Voilà quatre défis sur lesquels je voudrais que nous nous penchions quand on sera au niveau des travaux de groupe. D’autres défis et autres préoccupations peuvent également émerger mais je voudrais que nous discutions de ces points à cœur ouvert afin d’assurer l’efficacité de la mise en œuvre et du suivi évaluation de notre stratégie de prévention de l’extrémisme violent. C’est sur ce mot d’espoir que je voudrais souhaiter un plein succès à notre atelier. Merci pour votre aimable attention.



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