Récurrence des bavures policières : Excès de zèle ou burn-out ?

La mort de Fayçal Ouorou Gani dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre dernier devient la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Malgré les multiples dénonciations par les citoyens des abus de certains éléments de la Police républicaine dans l’exercice de leurs fonctions, les bavures policières s’accentuent d’année en année. Progressivement, l’on se rend à l’évidence que l’humanisme déserte le forum. Mais avant de jeter la pierre aux hommes en uniforme, il serait aussi utile de s’intéresser à leurs conditions de vie et de travail, étant donné que nul n’est méchant volontairement. Faisant partie de la grande muette, les éléments de la Police Républicaine n’ont pas cette facilité de manifester pour réclamer leurs droits. En toute objectivité, il faut se demander si ces hommes en uniforme sont réellement épanouis. Disposent-ils de jours de repos comme cela se doit ? Bénéficient-ils réellement des congés annuels ? Ont-ils des indemnités et autres primes après chaque opération ? Bénéficient-ils normalement des avancements prévus par les textes ?
Autant d’appréhensions qui méritent qu’on s’y attarde. Car, au regard des actes posés sur le terrain, tout porte à croire que les éléments de la Police Républicaine présentent des signes de fatigue. Conséquences, la plupart, poussés par le désespoir, se déchainent sur les populations, surtout en période de répression. C’est un peu comme un patient qui est mal reçu à l’hôpital, du fait des conditions de vie et de travail du personnel de santé.
Face à cette situation, les organisations syndicales notamment de la Police devraient véritablement jouer leurs partitions afin de satisfaire aux besoins de ces corps habillés afin qu’en retour, ils donnent satisfaction aux populations. Certes, ils ont fait le vœu de servir la République et de lui donner le meilleur d’eux-mêmes en dépit des conditions difficiles mais, il faut que le travail ne soit pas non plus un poids qui les écrase. D’ailleurs, ce sont des hommes avant tout et, il faut les préserver dans de bonnes conditions afin d’éviter qu’ils aient la colère à fleur de peau et ne causent des tragédies. Ce combat, il doit être celui de tous puisque, cette récurrence de bavures est plus qu’inquiétante. Levons-nous comme un seul homme et arrêtons la saignée.