Fayçal Ouorou Gani ne mourra pas pour rien. Malgré les multiples dénonciations par les citoyens des abus de certains éléments de la Police républicaine dans l’exercice de leurs fonctions, les bavures policières continuent de faire la une des journaux. Le dernier cas est celui qui a entraîné la mort du jeune Fayçal dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre dernier. Avant cette tragédie, il y avait eu récemment des bastonnades de citoyens et décès notamment à Ekpè dans l’opération de répression des casques. Beaucoup de Béninois n’ont pas oublié la mort d’un jeune à Hêvié dans des circonstances presque pareilles à celles de Fayçal. Pour des personnes en armes et formées pour protéger les populations, la coupe est pleine et l’heure de séparer le bon grain de l’ivraie a sonné.
D’ailleurs, les deux communiqués de la Police républicaine qui font suite aux tragiques événements de Parakou, témoignent de ce que le malaise entre la Police, à travers certains de ses éléments, et les populations est profond. Malheureusement, la mort de Fayçal n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Et si la Police républicaine a saisi l’occasion de la triste fin de Fayçal à Parakou pour faire amende honorable, elle devrait être encouragée à mieux nettoyer l’écurie d’Augias. Car, la plupart des policiers qui en arrivent à abuser des citoyens, le font dans l’intention de leur soutirer de l’argent. Sous le couvert du treillis porté et de l’arme en bandoulière, ils se donnent des droits qu’ils n’ont pas. Raison de plus pour la hiérarchie policière de revoir non seulement la formation et la maîtrise du droit par ses agents mais aussi d’être plus sévères avec les auteurs des déviances qui ternissent l’image de la Police.
Sinon, l’impression qui se dégage, c’est celle de la couverture d’un statut qui donne le droit à certaines brebis galeuses au sein de la Police de multiplier les bavures en toute impunité. Enfin, la hiérarchie policière nous fait savoir qu’il n’en est pas question. Maintenant que le temps de la remise en cause sonne avec acuité, il est à espérer qu’effectivement, ‘‘le maintien de l’ordre public, tout en veillant au respect des lois de la République et des droits humains’’ ne faiblira pas. Fayçal mort tout comme bien d’autres avant lui par la faute de la Police, ne reviendra pas. Mais, pour le repos des âmes de toutes ces victimes des Forces de sécurité, la ‘‘remise en cause’’ ne doit souffrir d’aucune lassitude. Autrement, on prendra les mêmes et, ce serait un éternel recommencement. Gageons qu’il n’en soit plus ainsi et c’est pour la sécurité de tous.
COMMUNIQUE
Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre 2024, la patrouille du commissariat du 2ème arrondissement de Parakou a entrepris d’interpeller le sieur OUOROU GANI Samba Fayçal au quartier Nima. Au cours de cette interpellation qui n’a pas été conduite dans les règles de l’art par l’équipe de fonctionnaires de Police commis à cette mission de sécurité, ce citoyen a malencontreusement perdu la vie.
La Police républicaine est profondément touchée par la vague de réactions et partage toute l’émotion consécutive à cet incident regrettable. Elle tient à exprimer en conséquence ses plus sincères condoléances à la famille éplorée.
Aussi, la Police républicaine tient-elle à préciser que le Procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Parakou ainsi que l’Inspecteur technique de la Police républicaine sont saisis pour diligenter respectivement l’enquête judiciaire et celle administrative. Ces enquêtes ouvertes, permettront d’élucider les circonstances de ce décès et d’en situer les responsabilités.
Aussi l’Institution invite-t-elle les populations à la patience et au calme au cours de cette phase d’investigations nécessaire à la manifestation de la vérité.
Enfin, l’institution réitère son engagement envers la protection des personnes et des biens, ainsi que le maintien de l’ordre public, tout en veillant au respect des lois de la République et des droits humains.
Cotonou, le 22 novembre 2024
La cellule de communication
COMMUNIQUE
Le Directeur général de la Police républicaine souhaite attirer l’attention du public sur une pratique inacceptable observée au sein de certaines unités de police. En effet, il a été constaté que des fonctionnaires de Police, dans le cadre de leurs missions quotidiennes telles que la patrouille, la visite de secteur et la sécurisation des corridors, procèdent à la fouille des téléphones portables des citoyens sans justification légale.
Cette atteinte à la vie privée est non seulement contraire aux droits fondamentaux des citoyens, mais elle est également répréhensible au regard de la législation en vigueur. Le Directeur général rappelle que toute fouille de téléphone doit s’inscrire dans le cadre d’une enquête judiciaire, les téléphones contenant des données personnelles sensibles.
Il condamne fermement ces abus et invite chaque citoyen à ne pas se soumettre à de telles pratiques arbitraires, qui nuisent à l’image de l’institution policière et ouvrent la porte à des comportements de chantage et de rançonnement.
Les victimes de ces abus sont encouragées à se manifester. Elles peuvent déposer une plainte auprès du Directeur général de la Police républicaine ou contacter l’Inspecteur Technique de la Police républicaine. Ces derniers s’engagent à traiter les dossiers avec diligence afin que les auteurs de ces actes soient sanctionnés de manière appropriée.
La Police républicaine réaffirme son engagement à protéger les droits des citoyens et à maintenir la confiance du public en ses Institutions.
Pour signaler toute fouille abusive de téléphone, nous invitons les citoyens à composer le numéro 166, accessible gratuitement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ou à appeler le 21 – 31 – 34 – 81.
Cotonou, le 22 novembre 2024
La cellule de communication
- 29 novembre 2024
- 29 novembre 2024
- 29 novembre 2024
- 28 novembre 2024