Répression pour non port de casque : Privilégier la sécurité publique pédagogique

19 avril 2024

Ces derniers jours, les éléments de la Police Républicaine ont accumulé des maladresses qui ont plombé l’opération de répression pour non port de casque. Les drames d’Azonwlissè, Natitingou, Cotonou, Azovè et Ekpè en deux semaines en disent long. Les populations, très remontées, ont l’impression d’être persécutées et repoussées dans leur dernier retranchement. Elles ne s’imaginent pas qu’une simple opération vire à des drames. Même au sein de l’administration policière, les sanctions se sont multipliées. C’est la preuve que le malaise est réel.
A l’analyse, une telle opération de répression, en principe, n’est nullement contraire aux principes et valeurs qui créent l’harmonie dans une société. Cela l’est encore plus, quand il s’agit d’une répression policière sur l’application du code de la route. Au contraire, elle permet de préserver la vie des usagers en cas d’accident. Si chacun pouvait respecter les règles établies, personne ne parlerait de répression. Mais étant donné que l’homme tend à prendre toute sa liberté au mépris de la loi, de telles repressions sont les bienvenues. Car, une perte en vie humaine suite à un accident représente des dépenses émotionnelles et financières pour les familles éplorées. Pour éviter cela, il est parfois obligatoire de faire le bonheur des populations contre leur gré. A titre illustratif, quand on choisit délibérément de conduire en état d’ivresse, l’on constitue une menace pour soi-même et pour les autres usagers de la route. Pareil pour le port du casque.
Il est d’ailleurs perceptible que, dans les grandes villes, la majorité des usagers se sont conformés à la règle. Mais, la police doit permettre que la sensibilisation se poursuive dans les campagnes. Puisque tout le monde n’a pas le même niveau de compréhension du bien-fondé de l’opération.
Mais, en même temps, la sécurité publique doit être pédagogique en définissant des seuils de tolérance qui privilégient que le policier soit un conseiller de l’usager de la route en expliquant la bonne manière de porter le casque. Cette approche démonstrative fait du policier l’ami de la communauté et non un ennemi. Le vrai policier ami de la communauté incarne plus l’autorité de l’Etat. En somme, les policiers brutaux n’ont pas leur place dans une communauté civilisée. Car, ils ont été recrutés pour assurer la sécurité et la quiétude de la population et non pour la troubler, la brutaliser au point d’en tuer les plus vulnérables. C’est dire qu’au-delà des sanctions infligées à des policiers, un travail de fond doit se faire dans la corporation afin que le policier connaisse ses limites et donc n’outrepasse pas ses pouvoirs. Autrement, entre les populations et la police, ce serait la cassure totale et ce serait dommage.



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