La restitution des résultats du projet DeWorm3 a été effective ce vendredi 26 avril 2024 à Bénin Royal Hôtel de Cotonou. Conduite par l’institut de recherche clinique du Bénin, cette étude a permis d’obtenir des résultats concrets qui stipulent une possibilité d’interruption de la transmission des géohelminthes, le fondement de ladite étude.
Mettre en évidence la possibilité d’interrompre la transmission des géohelminthes que sont les Ankylostomes, les Ascaris et les Trichuris en utilisant une approche de traitement de masse à l’albendazole de toute une communauté. Tel est l’objectif principal du projet DeWorm3 qui s’est déroulé dans trois pays à savoir le Bénin, le Malawi et l’Inde. Pour le compte du Bénin, les études se sont déroulées dans la Commune de Comè et ont duré six années. Ainsi, les résultats obtenus ont été restitués ce vendredi 26 avril 2024. Il a été question de présenter la méthodologie de l’étude, la collecte des données et l’analyse statistique ainsi que les résultats obtenus. Pour le Dr Parfait HOUNGBEGNON, cette étude a mis en avant un système digitalisé électronique de collecte dans la commune de Comè. « Nous avons collecté une quantité impressionnante de données. On parle de données collectées sur une population d’environ 90 milles sur cinq années. Nous avons développé des méthodes statistiques robustes adaptées qui ont permis de répondre aux différents objectifs ». En effet, de cette collecte de données découlent des résultats d’études satisfaisants comme renseigne le Prof. Moudachirou IBIKOULE : « on peut retenir de cette étude qu’il est possible d’interrompre la transmission de ses vers intestinaux dans la population, mais dans certaines conditions. D’après notre étude, nous constatons qu’au Bénin, nous avons réussir sur 20 cas à interrompre la transmission dans 9 cas globalement, sinon dans 11 cas si l’on tient compte du parasite le plus prédominant. » Le Prof. Moudachirou IBIKOULE explique que le principe fondamental de l’étude se base sur la stérilisation du sol. Selon ce dernier, lorsque l’on arrive à traiter toute une population pendant un certain nombre d’années, on est sûr de pouvoir éliminer les vers intestinaux chez ceux qui l’habitent. De la sorte, s’il n’y a plus d’autres œufs qui vont venir souiller le sol, les œufs qui étaient là, deviennent inactifs dans un intervalle de trois années et ne peuvent plus contaminer la population.
Pour cette restitution, le Directeur Général de l’Institut de recherche clinique du Bénin, Prof. Archille MASSOUGBODJI se dit satisfait de la réalisation du projet. Dans son allocution de circonstance, il a remercié tous ceux qui ont permis la réalisation de cette étude, à savoir le ministère de la Santé, les autorités politico-administratives de la commune de Comè, le personnel sanitaire de la commune de Comè, l’institut de recherche et de Développement IRD, un partenaire de taille, ainsi que tous les agents qui ont participé à la réalisation de l’étude sans oublier les partenaires financiers. « On peut dire que nous sommes à la lueur des résultats plutôt intéressants et que probablement, nous sommes au début d’un processus qui va infléchir les stratégies de lutter contre les vers intestinaux au niveau mondial, notamment au niveau de l’OMS », a conclu le prof. Archille MASSOUGBODJI.
- 14 octobre 2024
- 14 octobre 2024