Avec l’utilisation répandue des réseaux sociaux, échanger, s’entraider, retrouver des amis sur la toile sont devenus le passe-temps favori des jeunes et adultes. Le dialogue parents- enfants ou en famille en général a donc pris un coup sans que les personnes concernées s’en rendent compte.
Nabilia est mère de 3 enfants. Elle et son mari sont des fonctionnaires de l’Etat. Ils ne se voient presque pas en journée mais de retour à la maison, chacun d’eux a les yeux rivés sur son smartphone. Les débats en couple, si ça arrive, tournent autour des postes sur la toile. Même à la cuisine, Nabilia a son téléphone à proximité. Sur wathsapp, elle fait partie de quinze groupes de discussions avec des thématiques différentes. Sur facebook, elle a plus de 5000 amis virtuels avec qui elle ne cesse de partager des photos et vidéos.
Pour avoir plus de tranquillité à la maison, la télévision est toujours allumée. Les enfants qui aiment naturellement les dessins animés sont ainsi occupés. Ils n’ont même pas le temps de jouer pour créer le lien social entre frères.
En effet, allumer la télé en permanence permet à Nabilia et son mari d’occuper les enfants le temps qu’ils soient connectés. Quand les enfants demandent quelque chose, la plupart du temps, les parents ne prennent pas la peine de bien les écouter avant de les expédier. En clair, ce que ressentent les enfants importe peu et le monde virtuel régit leur relation familiale.
Le paradoxe de l’internet
Nabilia et son mari communiquent chacun de son côté avec le monde entier, mais demeurent isolés l’un de l’autre et surtout de leurs enfants. Et malheureusement, c’est le cas de plusieurs parents de nos jours.
D’après certaines études sociologiques, les TIC développent un lien virtuel qui aboutit à une certaine forme d’isolement et de rupture avec la vraie vie. On surveille son téléphone comme un nouveau-né. On regarde sans cesse ses mails, les statuts, les commentaires des amis sur whatsapp, et on oublie de passer du temps ensemble en famille.
Conséquences
Plusieurs chefs de famille n’accordent aucune importance au dialogue avec leurs enfants. Et pourtant le manque de dialogue au sein de la famille a des conséquences fâcheuses surtout pour l’éducation des enfants.
Finalement, les enfants grandissent en développant des attitudes que les deux parents ne maitriseront pas. Car, l’interactivité avec eux a été difficile pendant tout le temps. Les devoirs de maisons sont devenus la tâche des maîtres d’étude. Et on suit à peine l’évolution des enfants. Les parents se limitent à leur donner à manger, les envoyer à l’école et leur assurer un abonnement télévisuel permanent. Cette attitude fait que les enfants ne jouent plus ensemble. Ils passent tout leur temps à regarder la télévision et à se forger un comportement hors norme caractérisé par les habitudes des super héros dans les dessins animés, la violence. Ils adoptent une mauvaise habitude alimentaire à force de regarder la télé en mangeant.
L’individualisme fait que le nombre de divorces après le mariage est élevé de nos jours et l’adultère plus fréquent. Ce qui favorise l’apparition de plus en plus de familles mono parentales. L’étude intitulés « Status of Mind » souligne que les réseaux sociaux engendrent plus de dépendance que l’alcool et la cigarette.
L’idéal aujourd’hui
Le mal est très profond. Les enfants sont plus importants que la vie virtuelle dans laquelle nous nous plongeons chaque jour, dans un isolement par écrans interposés. Nous devons éviter de devenir les esclaves du net ou en être dépendants. Le virtuel ne vaut pas le lien social réel ou familial. L’idéal aujourd’hui est d’avoir le temps pour s’occuper de son foyer et de ses enfants. Pour maintenir l’ambiance familiale et ne pas détériorer les relations avec les enfants, mieux vaut en rentrant, couper la connexion et s’éloigner même du téléphone pour être entièrement à l’écoute de la famille.
Si ce n’est que poster des commentaires et des photos sur facebook et répondre à des messages sur wathsapp, rien n’est pressant. Les enfants doivent bénéficier de toute l’attention des adultes pour bien grandir. Une chose est déjà de passer toute la journée sans savoir ce qu’ils font à l’école. L’autre est de ne pas chercher à leur consacrer le reste de la soirée après le boulot.
Smaren Laurenda AYI (collaboratrice extérieure)
La bourse du travail à Cotonou, a abrité ce jeudi 25 mai 2023, un (...)
- 25 mai 2023