L’exposition ‘‘Reconnexions’’ des artistes sculpteurs Sébastien Boko du Bénin et Anna Korver de la Nouvelle Zélande s’ouvre au public du 4 au 25 novembre 2023. Lors du vernissage le vendredi 3 novembre 2023 à l’Institut français de Cotonou, le duo a dévoilé au public la quintessence de leur concept.
Au total 22 œuvres des deux artistes sont sélectionnées pour le compte de cette exposition. Il s’agit de : ‘’Egoun goun’’, ‘’ Chapelets’’, ‘’Cacophonie’’, ‘’Solidarité’’, ‘’Trois piliers’’, ‘’Cercle des communautés’’, ‘’Anagonou’’ et ‘’Arc en ciel’’ de Sébastien Boko ainsi que ‘’Necessary protection’’, ‘’Magenta facet dress on spiral staircase’’, ‘’Flight – Marae’’ (Vol – Maison de réunion tribale), ‘’Flight – Te Kupenga’’ (Vol – Le net), ‘’Flight – Maunga me te Moana’’ (Vol – Montagne et met), ‘’Wahine toa’’ (Amazon), ‘’Wahine toa – white’’ (Amazons blanc), ‘’Waiata rere’’ (Chanson de vol), ‘’Waiata rere Ebene’’, ‘’Waiata rere’’ (Chanson de vol), ‘’La robe 1 Benenise’’, ‘’La robe 2 Benenise’’, ‘’Purple facet dress’’ et ‘’Unité si diversité’’ de Anna Korver.
Les artistes sculpteurs par la scarification ont travaillé le bois, l’acier, l’ébène et le granite pour représenter leur concept. ‘’Reconnexions’’ fait référence à ce monde moderne où les humains s’adaptent difficilement à la pression quotidienne, et à l’illusion que représente la connexion dépersonnalisée. Elle ne porte pas seulement sur la connexion Internet et les nouvelles technologies, mais offre aussi un angle de vue plus spirituel ou plus profond, un concept abstrait de connexion intérieure de chaque individu avec le tout. Face aux intérêts vains et futiles que prône ce monde virtualisé qui s’impose à l’humanité qu’elle-même crée chaque jour, il est important de préserver la dignité́ et la noblesse, pour une meilleure qualité́ des relations humaines. Ceci permettra aux valeurs féminines, trop souvent oubliées en cours de route, de rétablir l’équilibre harmonieux de ce monde.
Pour Anna Korver et Sébastien Boko, il faut un dialogue sur la société́, dans le contexte actuel, où la mondialisation se traduit par une sorte d’abandon des origines et des identités culturelles. En prenant fermement racine dans le passé et dans leurs héritages ancestraux respectifs (Nouvelle Zélande et Bénin), les deux artistes essayent de retrouver une sorte de résilience qui leur permettra de répondre aux défis du temps présent.
« On s’est dit qu’on vient de quelque part. Chacun a sa culture et sa base à valoriser. Du coup, nous nous sommes dit qu’il faut faire un dialogue entre nous sur la base des choses qui existent dans nos cultures mais qui ne retiennent pas trop notre attention et qu’on peut voir sans comprendre. Vous allez remarquer qu’il y a beaucoup de scarifications. C’est de cette façon que chacun a essayé d’exprimer des valeurs sur le matériel de sculpture », a fait savoir Sébastien Boko. Quant à Anna Korver, c’est une joie de partager son expression avec le public. « Je suis contente d’exposer ici et plus contente du public qui vient partager nos expressions avec nous », a-t-elle signalé.
Ayant marqué le vernissage de sa présence, Prof Romuald Tchibozo, Directeur de l’institut national des métiers d’arts d’archéologie et de la culture, a aussi exprimé, comme plusieurs autres invités, sa joie du travail abattu par les deux artistes. « C’est une exposition intéressante. Chacun des artistes a présenté sa culture notamment les sculptures de têtes de Sébastien Boko. La problématique de scarification occupe déjà nos universités car, 5 ou 6 mémoires sont portés sur elle », a-t-il confié.
Achille Adonon, artiste plasticien n’a pas manqué de féliciter ses collègues. « L’énergie dégagée par les œuvres de ces deux artistes de renom témoigne de la belle exposition à laquelle nous participons. Je leur dis mes félicitations », a-t-il salué. Les artistes ont par ailleurs invité les populations à venir visiter les œuvres en exposition.
Fidégnon HOUEDOHOUN
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