Pour la neuvième fois, le Bénin sera absent au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). L’équipe locale, dirigée par Moussa Latoundji, a été éliminée dès le premier tour des éliminatoires par son voisin togolais. Lors des deux matchs, les Béninois n’ont pas réussi à surclasser leurs adversaires : une défaite 2-0 à Lomé suivie d’un match nul 1-1 à Abidjan.
Cette nouvelle désillusion met en lumière les faiblesses du championnat béninois et la qualité médiocre de son organisation. Les performances des équipes locales, dont les joueurs évoluent dans le championnat national, laissent à désirer, notamment sur la scène internationale. Les Guépards, comme les équipes juniors, ont également montré des résultats décevants lors des compétitions comme le tournoi de l’UFOA qualificatif pour la CAN U20. L’incapacité du championnat à former des talents compétitifs pour les équipes nationales est manifeste, entraînant un manque d’expérience des jeunes joueurs dans des compétitions de haut niveau.
Le professionnalisme du championnat est mis en question. Bien qu’officialisé depuis quelques années, il reste largement théorique. Les dirigeants ont instauré un format de compétition qui, depuis la saison 2020-2021, ne favorise ni la montée ni la descente des équipes, rendant les matchs sans enjeu. Cette situation a conduit à une domination de quelques clubs comme Coton et Loto-Popo, qui se partagent les titres, cumulant quatre victoires consécutives. De plus, le vainqueur ne reçoit qu’une modeste récompense de 20 millions FCFA, insuffisante pour couvrir les dépenses d’une équipe.
Dans ce contexte, le Bénin ne parvient pas à produire des joueurs capables de se distinguer sur la scène européenne ou ailleurs. Des jeunes talents, comme Junior Olaitan, peinent à s’imposer, se retrouvant remplaçants en deuxième division française. Les instances dirigeantes du football béninois doivent impérativement envisager des réformes profondes pour revitaliser le championnat et renforcer le niveau des équipes locales. Il est essentiel de se concentrer sur le développement des jeunes talents, l’amélioration des infrastructures et la véritable professionnalisation des clubs. Sans une volonté collective de transformation, le Bénin risque de rester marginalisé dans le paysage footballistique africain et de ne jamais exploiter pleinement son potentiel.
Ange M’poli M’TOAMA
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