Football Béninois : Alléluia, enfin la DTN

18 décembre 2023

C’est très dur à entendre, mais la réalité est là et il faut la dénoncer avant de s’en féliciter. Après des décennies de déchirements ou complicités coupables, la Fédération Béninoise de Football (FBF) et le Ministère des Sports viennent de s’entendre sur la mise en place EFFECTIVE d’une Direction Technique Nationale. En lieu et place d’un Directeur Technique National "Intérimaire" (Intuitu Personae), au titre ronflant et plénipotentiaire, mais dénué de tout pouvoir de décision, pour ne pas dire de pensée.
Par ignorance ou, surtout, par refus de reconnaître les limites de ses prérogatives, l’instance faîtière du football béninois (FBF) s’était arrogé le droit de vie et de mort sur le Directeur Technique National "Intérimaire ".
Pendant ce temps, le Ministère des Sports, initiateur légitime et légal de la création d’une Direction Technique Nationale, restait inactif. Parce qu’impuissant dans sa décision de mettre en place cette structure, vitale pour le football national. Pour des raisons hautement politiciennes ou bassement matérielles et financières.
Ce sont ces sempiternels balbutiements qui expliquent l’état de léthargie dans lequel somnole, depuis toujours, le football béninois en particulier, le sport en général.

Talon et son gouvernement avant-gardistes
Avant cette mise en place de la DTN et qu’il convient d’appeler "EXPLOIT", je n’ai jamais cessé de dire et écrire : il faut louer, en premier, la lumineuse priorité du Président Talon, et son Gouvernement, de respecter la Loi numéro 1 du football : celle de construire des terrains pour la pratique du football. Au-delà de tout l’imaginaire, ils ont financé l’érection de plus d’infrastructures sportives que tous leurs prédécesseurs réunis. Déjà que c’était le néant en période coloniale.
En un peu plus d’un quinquennat, 22 stades omnisports, aux dimensions internationales ont été réhabilités ou sortis du néant. En gazon synthétique, pistes d’athlétisme en tartan, tribunes populaires et de presse, avec les commodités sanitaires modernes. En attendant d’en couvrir l’ensemble des Soixante Dix-sept (77) Communes du pays. Sans compter le Stade International de l’Amitié, à Kouhounou, qui est couvert de gazon naturel, et la réalisation du projet d’en doter Cotonou Porto-Novo et Parakou, les trois Communes à Statut Particulier, en vue des compétitions internationales.
En restant prudent et après enquêtes, je peux informer qu’aucun autre pays de l’Afrique, au Sud du Sahara, n’en a fait le tiers.

De l’implication des sociétés d’Etat aux subventions
Après l’observance de ce que les footballeurs béninois et leurs staffs techniques ne survivaient que par la faute d’un salaire et des primes de matchs de misère, le Gouvernement Talon a décidé de fixer un salaire plancher aux clubs et d’impliquer les Sociétés d’État dans le sponsoring et même le mécénat, pour certaines. Comme Coton Sports FC et Loto Popo FC les deux têtes de file. Ou encore l’AS SOBEMAP et l’Association Sportive du Port Autonome de Cotonou (ASPAC) dont les équipes portent le nom et qui peuvent donner, aux joueurs et leurs staffs, un salaire ajouté à des primes de signature et de matchs très attractifs.
Pour ne pas léser les autres équipes, le Gouvernement a octroyé des subventions à hauteur de plusieurs dizaines de millions de Francs CFA. Choses qui ne s’étaient jamais vues au Benin et qui, hélas, ont plutôt provoqué le déferlement et la priorité accordée aux joueurs étrangers (une dizaine par match) dans les championnats béninois. Au détriment des joueurs locaux et la création de filiales pour y former les jeunes locaux. Ce qui est une calamité que nous ne cesserons jamais de combattre.

Récapitulatif
Dans l’ordre voici les immenses réalisations du Gouvernement Talon pour la viabilisation et la performance du football béninois.
1/ Apaisement des querelles intestines et séculaires qui opposaient la FBF et le Ministère des Sports ;
2/Rendre au Ministère des Sports sa respectabilité, ses attributions et son pouvoir de décision.
3/ Apaisement des querelles intestines et séculaires entre la FBF et le Ministère des Sports.
4/Construction de 22 stades aux dimensions internationales, en gazon synthétique, tribunes populaires et de presse.
5/ Implication des Sociétés d’État dans le sponsoring ou le mécénat des clubs.
6/ Subvention des autres clubs, à coup de dizaines de Millions de Francs CFA.
7/ Enfin et surtout, la récente mise en place de la Direction Technique Nationale de Football dont nous reparlerons, très prochainement, de l’importance vitale pour le football béninois.
Sans oublier le projet d’aménagement et de modernisation des terrains de proximité, à travers tout le pays.
De tout ce qui précède, qui dit mieux en Afrique au Sud du Sahara ?
Désormais, il reviendra à la FBF de se montrer digne de cette providence du gouvernement qui lui a balisé tous les chemins. Elle a l’obligation de remplir sa part du contrat, afin que le football béninois soit à la hauteur de tout cet investissement : Être parmi les meilleures nations africaines. En attendant mieux.
Béchir Mahamat



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